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mineur

MINEUR DE FOND 86
Entrée de la mine par une galerie boisée
Photo Robert Ciscar

Elles sont sur le territoire de la commune de Cabrières. Elles ont été exploitées dès la fin du néolithique, c'est-à-dire il y a environ 5 000 ans. En fait elles ont été l’objet ultérieurement de nouvelles activités d’extraction : au premier siècle avant notre ère par les Romains, au 19ème siècle sous Napoléon III.
Nous avons eu l’occasion de visiter la mine de Pioch Farrus le 5 août dernier après la marche de la paix effectuée en 2007 sur le secteur. Le guide est un personnage pittoresque, extrêmement amusant !
Mais voyons d’abord l’histoire du cuivre. On peut le trouver, mais c’est rare et aujourd’hui pratiquement inexistant, à l’état natif, c'est-à-dire sous la forme métallique, la seule utile pour l’homme. C’est certainement le cuivre natif qui le premier a servi à la fabrication de divers objets.
Le plus souvent le cuivre se présente combiné à d’autres éléments, c'est-à-dire que c’est un minerai. A Cabrières ce sont des carbonates qui sont présents, azurites et malachites, ainsi que de la tétraédrite. L’avantage de ces minerais c’est qu’ils sont facilement transformables en cuivre métallique. Il suffit de les chauffer à 400 °C en présence de carbone, on réalise ici la réduction du cuivre.
Naturellement les hommes de la Préhistoire n’avaient absolument aucune idée de la réaction chimique qu’ils réalisaient. Le métal ainsi obtenu, fusible à une température accessible, guère plus de 1000 °C permettait la fabrication de haches, de lames de poignards, d’alènes, de perles.
Le minerai de cuivre est venu des profondeurs de la terre dans des solutions hydrothermales dans lesquelles régnaient de fortes températures et de fortes pressions. Des filons se sont ainsi formés dans le quartz également apporté par ces solutions.
La première extraction du minerai s’est faite en surface mais ces gisements épuisés il a bientôt fallu creuser des puits pour atteindre d’autres filons. Selon notre guide c’était une activité saisonnière, complémentaire de l’agriculture et de l’élevage qui restaient la principale ressource. Les outils étaient plus que rudimentaires, des marteaux de pierre, appelés maillets, de gros cailloux en fait, avec lesquels les « mineurs » effectuaient des percussions. Des bassins destinés au lavage des produits obtenus ont été identifiés. Un véritable échange commercial s’était établi avec le village de Courtinals et le comptoir grec d’Agde.
Les Romains entreprirent à plus grande échelle l’exploitation de la mine, employant un millier d’esclaves sur le site. Il fallait résoudre une série de problèmes : l’évacuation de l’eau, de la terre, l’éclairage du front de taille, la remontée du minerai… Les outils avaient sensiblement évolué, les mineurs utilisaient des pointerolles en fer sur lesquelles on tapait avec un marteau. Les traces de ces pointerolles dans la roche sont encore visibles.
Selon les spécialistes on ne pouvait séjourner trop longtemps dans les galeries, pas plus d’une heure, à cause de la raréfaction de l’oxygène. L’eau pouvait être évacuée par une noria d’une cinquantaine de femmes et d’enfants qui faisaient passer les seaux depuis le fond jusqu’à la surface.
L’exploitation d’un filon restait aléatoire, il pouvait disparaître ou déboucher sur une cavité dans laquelle le minerai formait une boule, le jackpot a commenté le guide !
On ne sait pas si les mines ont été en activité ou en sommeil pendant le Moyen Age. Elles sont remises en service sous Napoléon III avec évidemment des méthodes modernes par rapport à celles employées par les Romains. C’est ainsi qu’on pénètre à présent dans l’ensemble par une galerie horizontale, boisée au départ car elle traverse du schiste. A présent ce sont la barre mine et la dynamite qui sont employées. Malgré cela les résultats sont décevants, les Romains avaient semble-t-il tout pillé !
A signaler, avant l’entrée de la galerie, la pièce d’accueil qui comporte deux vitrines intéressantes. L’une est consacrée à la vie de l’homme de la fin du néolithique, à son habitat, à ses activités. Le cuivre n’est pas encore le matériau dominant dans les outils ou les armes. La pierre reste majoritaire, d’où le nom de chalcolithique qui caractérise cette période de transition.
Une deuxième vitrine montre de manière très pédagogique ce qu’était la métallurgie du cuivre, depuis la réduction du minerai sur un feu de charbon de bois activé par un soufflet en peau de chèvre jusqu’au moulage des objets produits.
Ah, n’oubliez pas de mettre votre casque en entrant… et de le rendre à la sortie !
La mine est ouverte tous les jours de 14 h à 19 h du 1er avril au 1er novembre, les visites durent 45 minutes et commencent chaque heure, le prix d’entrée est de 8 euros.




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